Un contrat de Vendeur à Domicile Indépendant impose généralement une absence de lien de subordination, alors que le marketing de réseau repose souvent sur l’existence d’une structure hiérarchique informelle. Certains acteurs cumulent les deux statuts, brouillant ainsi la frontière entre indépendance et affiliation à une organisation.
La fiscalité, la protection sociale et les obligations légales diffèrent selon l’option retenue. Des choix déterminants pour l’activité, le niveau de risque et les perspectives de revenus. Les conséquences pratiques s’avèrent souvent méconnues par les candidats à ces formes de vente directe.
Vdi et mlm : deux modèles de vente à ne pas confondre
Le vdi, abréviation de vendeur à domicile indépendant, correspond à un statut juridique défini par la législation française. Il permet de proposer des biens ou des services, que ce soit lors de rendez-vous individuels ou d’ateliers organisés chez les clients. À côté, le mlm, marketing de réseau ou vente multiniveaux, fait référence à un modèle économique qui s’appuie sur la constitution d’un réseau de vendeurs. Ici, chaque distributeur peut bâtir sa propre équipe de collaborateurs. Les deux univers semblent proches, mais les distinctions sont bien réelles.
Le mlm (multi-level marketing) se structure autour d’un mécanisme : chaque membre peut parrainer d’autres vendeurs et toucher des commissions sur leurs ventes en plus des siennes. Cette mécanique alimente parfois l’assimilation, à tort, au système pyramidal, strictement proscrit par la loi. Pourtant, la différence tient en un point : le mlm légal repose sur la vente effective de produits, là où le système pyramidal ne rémunère pratiquement que le recrutement.
Le statut vdi encadre la relation entre le vendeur indépendant et l’entreprise, sous trois formes principales :
- mandataire,
- acheteur-revendeur,
- courtier.
Chacune dispose de règles précises, fixant les droits et les obligations du vendeur sur le plan social et fiscal. Le vdi peut exercer pour différentes sociétés, souvent dans la vente directe ou le marketing relationnel.
Autre point à signaler : l’affiliation fonctionne sur une logique toute autre. L’affilié perçoit une commission pour chaque vente réalisée grâce à son lien ou à sa recommandation. Pas de constitution de réseau, pas de parrainage. Le mlm, lui, valorise la dynamique d’équipe. Pour le grand public, ces distinctions sont subtiles, mais elles jouent un rôle déterminant pour la légalité, la rémunération et la façon dont l’activité va se développer.
Quelles sont les différences concrètes entre vdi et mlm ?
On ne parle pas ici de simples subtilités administratives. Entre vdi et mlm, deux logiques cohabitent, souvent confondues mais bien distinctes. Le vdi, vendeur à domicile indépendant, est avant tout un statut : il s’adresse à ceux qui vendent à domicile pour le compte d’une entreprise, sous l’une des trois modalités décrites plus haut. Ce cadre est protégé par la loi, définit la couverture sociale, la fiscalité, et clarifie la relation avec l’entreprise.
Le mlm, marketing de réseau, décrit une organisation commerciale où le vendeur ne se limite pas à la vente directe : il construit un réseau de filleuls, perçoit une partie des commissions sur leurs ventes, et transmet la méthode. Mais attention, la législation exige que la rémunération provienne bien d’une activité de vente réelle, sous peine de basculer dans l’illégalité du modèle pyramidal.
Voici, pour y voir plus clair, ce qui distingue concrètement chaque système :
- VDI : statut juridique, protection sociale, vente directe à domicile, contrat avec la société.
- MLM : modèle économique, système de parrainage, commissions multi-niveaux, gestion d’un réseau.
Le mlm offre plusieurs possibilités de statut : certains choisissent le vdi, d’autres préfèrent l’autoentreprise ou l’entreprise individuelle. Le vdi, quant à lui, peut s’inscrire dans différents modèles de développement, y compris l’affiliation, qui, rappelons-le, ne donne pas lieu à la création d’un réseau. En bref : le réseau mlm fonctionne par duplication, alors que le vdi classique mise sur la relation directe avec le consommateur.
Avantages, limites et réalités du quotidien pour chaque statut
Le statut vdi attire par sa souplesse. L’activité s’adapte à l’emploi du temps de chacun, sans pression hiérarchique. Cette indépendance s’accompagne d’une protection sociale : affiliation à la sécurité sociale, régime micro-social simplifié, possibilité de cumuler plusieurs collaborations (hors concurrence directe). De grandes enseignes comme Oika Oika ou iad s’appuient sur ce schéma, souvent associé à des kits de démarrage abordables.
En mlm, la perspective d’un revenu à plusieurs étages séduit. Il ne suffit pas de vendre : il faut bâtir une équipe, la former, accompagner les nouveaux venus. Certaines entreprises du secteur bien-être ou de l’immobilier misent sur ce modèle, proposant formations et accompagnement. Ce collectif peut être stimulant, mais il exige une implication constante, loin d’une activité ponctuelle ou accessoire.
Mais l’envers du décor existe : la vente multiniveaux reste parfois associée, à tort ou à raison, à la vente pyramidale, formellement interdite. Certains acteurs entretiennent le flou et, dans le doute, préfèrent changer de modèle. Novalya, par exemple, a opéré un virage début 2024 en adoptant l’affiliation, afin de dissiper toute zone grise sur la légalité de ses commissions.
Au quotidien, le vdi agit comme un commercial indépendant : prospection, rendez-vous, démonstrations, fidélisation. En mlm, la journée alterne entre vente, animation d’équipe et accompagnement des nouveaux membres. Deux expériences, deux dynamiques, chacune avec ses avantages, ses contraintes et sa façon d’envisager la vente directe.
Comment choisir entre vdi et mlm selon votre profil et vos objectifs ?
Faire le choix entre vdi et mlm revient à confronter son projet à la réalité du terrain. Le statut vdi correspond aux personnes qui privilégient la relation directe avec le client, la liberté dans l’organisation de leur emploi du temps et la souplesse d’un contrat indépendant. L’activité de vendeur à domicile indépendant s’adresse à ceux qui souhaitent vendre, sans se soucier de constituer ou d’animer une équipe.
Le mlm, marketing de réseau, vise plutôt un profil d’entrepreneur dans l’âme. Ici, le cœur du modèle repose sur la création et l’animation d’un réseau. Il s’agit d’accompagner ses filleuls, de les aider à progresser, tout en percevant une commission sur leur performance. Ceux qui choisissent la vente multiniveaux parient sur la montée en puissance et acceptent que le revenu fluctue selon la vitalité du réseau.
Pour mieux visualiser les options, voici les situations adaptées à chaque modèle :
- VDI : ce statut s’adresse à ceux qui souhaitent mener une activité indépendante, sans la pression du recrutement, tout en profitant d’une protection sociale (sécurité sociale, retraite de base).
- MLM : ce modèle convient à ceux qui veulent jouer la carte du collectif, progresser rapidement, mais qui sont prêts à affronter les incertitudes liées à la structuration du réseau.
L’affiliation mérite aussi d’être envisagée : elle convient à ceux qui veulent percevoir une commission sur la performance, sans se préoccuper de gestion de réseau ou de parrainage.
Ce choix n’a rien d’anodin : il façonne les perspectives, modifie la relation au risque et oriente la trajectoire professionnelle. Statut, ambitions, rapport à l’indépendance ou au collectif : à chacun d’analyser où il place le curseur. Quitte à tracer sa propre voie dans l’univers mouvant de la vente directe.


